Qu'on l'active pour répondre à l'appel de la nature, d'un ami ou du sommeil, le mode "pause" est considéré comme un droit inaliénable du joueur. Depuis que le jeu vidéo est entré dans nos demeures, il a en effet dû s'adapter aux rythmes et contraintes domestiques : pouvoir s'arrêter de jouer sur commande sans néanmoins perdre sa progression s'avérait nécessaire, et c'est donc devenu la norme. Norme que la série des Dark Souls piétine allègrement avant d'y mettre le feu et de danser en riant. Mais dans quel but ?
Dark Souls III est le point final que les japonais de From Software mettent à la série révérée des "Souls" (et qui compte également Demon's Souls, Dark Souls, Dark Souls II, et Bloodborne, cf. ci-dessus). Ces jeux de rôle orientés action sont caractérisés par des environnements gothiques sublimes (dans ce sens-là), un bestiaire profondément dérangeant, une narration presque exclusivement implicite et un système de combat très exigeant . Si Dark Souls III n'est pas si difficile que le département marketing veut bien nous le faire croire, il demande malgré tout beaucoup de patience. On n'est pas le bienvenu en ces lieux, et c'est pourquoi tout coup porté est une victoire, tout ennemi qui s'effondre un soulagement, tout point de sauvegarde une bénédiction.
Ces points de sauvegarde, figurés par des feux de camp, sont au centre du jeu : en s'y arrêtant, on peut améliorer et équiper son personnage en dépensant des âmes, monnaie obtenue à chaque monstre vaincu. SiQuand le personnage meurt, ces âmes restent à l'endroit de sa mort, et il revient au dernier feu visité. Cependant, tous les ennemis terrassés jusqu'ici réapparaissent alors, et le joueur doit encore les combattre au risque de tout perdre s'il échoue à nouveau. S'il revient sur ses pas pour dépenser ses âmes chèrement gagnées, les monstres réapparaissent aussi. Il existe ainsi une tension permanente : avancer ou reculer ? Découvrir ou capitaliser ? Dans un environnement rempli de pièges et autres abominations, chaque pas en avant peut être celui de trop, et prendre un moment de réflexion est souvent salvateur.
Et c'est là toute la beauté de cette série : elle ne fait pas au joueur les concessions habituelles. Dark Souls exige toute votre attention, et vous dicte les modalités selon lesquelles vous jouerez : pas question de souffler, pas question de s'isoler tranquillement. La narration reflète également cette idée : pour comprendre cet univers, le joueur doit examiner son environnement, ses adversaires et jusqu'aux descriptions d'objet les plus anodines. Tout pousse le joueur à être actif, à expérimenter, à observer. Ainsi, se lancer dans un affrontement sans avoir analysé les déplacements d'un ennemi apparemment inoffensif peut (et va) tourner à la catastrophe (cf. ci-dessous)
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